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Histoire et Patrimoine


SITUATION GÉOGRAPHIQUE

La commune de CHAINGY est située dans le canton de MEUNG SUR LOIRE,  appartenant à l'arrondissement d'ORLEANS du  département du LOIRET (région CENTRE)

Elle couvre une surface 2169 hectares. Elle est bordée au sud par la LOIRE, limitée à l'est par l'agglomération orléanaise et au nord par la forêt de BUCY et la plaine de BEAUCE.


RAPPEL GÉOLOGIQUE

La commune est implantée sur le rebord sud, formant parfois falaise, du plateau beauceron constitué de calcaires tertiaires du Miocène déposés pendant l’Aquitanien (23 000 000 av. J-C), parfois recouverts de sédiments Burdigaliens, type sables et argiles de l’Orléanais, ainsi que de calcaire de Montabuzard très fossilifères. L’éperon formé par ce socle sédimentaire infléchit le cours de la Loire vers le sud.


ORIGINES

Les premiers habitants de l’époque préhistorique, auraient pu vivre à proximité de la Loire dans les grottes du coteau. Les habitats préhistoriques paléolithiques sont effectivement concentrés sur le rebord du plateau de 40 000 à 10 000 av. J-C. À partir du néolithique (6 000 av. J-C) les occupations se dispersent vers le nord, en direction de la forêt.

On retrouve en l’an 498 le nom de CAMBIACUS cité lorsque CLODOMIR, fils de CLOVIS, donne ce domaine à l’abbaye de MICY (située sur l’autre rive de la Loire).

Le suffixe « y » utilisé dans de très nombreux noms de village et de villes est l’évolution de ACUS qui signifie domaine. Le mot CAMBIUS peut se traduire par bossu ou bosse.

Le nom latin de CHAINGY, CAMBIACUS pourrait signifier domaine de sieur le bossu ou décrire une bosse correspondant à l’un des lieux-dits actuels: Les MONTILS ou La HAIRE (on y retrouve des sites gallo-romains) ou encore Le TERTRE.

Selon cette étymologie, il paraît naturel que les habitants de CHAINGY habituellement appelés Cabins soient aujourd’hui nommés les Cambiens.


UN PEU D'HISTOIRE

Au cours des siècles, il y eut plusieurs implantations d’habitations vers la forêt et sur le plateau. A l’époque gallo romaine, une voie romaine d’ORLEANS à AREINES traversait la commune au nord-est, parallèlement à l’actuelle autoroute. À proximité était située la très grande villa gallo-romaine des TROIS NOYERS (elle avait pour fonction probable de produire de l’alimentation pour les armées des frontières romaines). Son emplacement reste occupé aux époques mérovingienne puis carolingienne (haut moyen-âge 486 – 987) et au début du bas moyen-âge (XI et XIIèmes siècles). La route d’ORLEANS à TOURS se situait à environ 600 m au nord de la nationale d’aujourd’hui.
    
La population se déplaça pour finalement se fixer vers l’an mille à l’emplacement de l’actuel bourg (construction de l’église romane). Au TERTRE traditionnellement évoqué comme un lieu d’implantation, il semble qu’en fait n’aient existés qu’une chapelle congrégative et peut être une léproserie. Il est possible que Jeanne d’Arc y ait passé une nuit en 1429…

Les abbés de MICY perçoivent les revenus et rendent la justice pendant plusieurs siècles.

Les échanges entre le village de CAMBIACUS et l’abbaye de MICY se faisaient par l’intermédiaire de la Loire depuis un port situé en limite de la commune et de LA CHAPELLE SAINT MESMIN au lieu-dit les VAUSSOUDUNS.

Au bas moyen-âge, les rois SAINT LOUIS (1214-1270), PHILIPPE IV LE BEL (1268-1314), PHILIPPE DE VALOIS (1293-1350) et CHARLES VII (1403-1461) ont chassé dans la région de CHAINGY en venant à leur maison de chasse de GOUMAT et VILLEMOUSSON.

En 1300, une charte de PHILIPPE IV LE BEL donnait à l’abbaye de VOISINS la dixième partie de ce qui se dépensait en pain et vin, à sa table, pendant la durée de son séjour à CHAINGY.

Au XVème siècle, la paroisse comptait 1500 habitants, l’abbé de SAINT MESMIN était seigneur haut justicier de la paroisse et nommait le curé. Dans une quittance en date de 1607 on constate que l’abbaye de SAINT MESMIN recevait 14 pintes de vin sur chaque arpent de vigne.

En 1750, le célèbre juriste orléanais POTHIER possédait une maison de campagne à l’AIRE DU BOIS.

À la révolution, les 1800 ou 1900 habitants vivaient chichement et acquittaient une dîme de 17 pintes de vin par arpent de vigne. La paroisse avait une école de garçons et une école de filles. Deux fortes personnalités se distinguent, l’une, révolutionnaire, le citoyen BILLARD, l’autre royaliste, le curé RUBLINE, célèbres pour leurs nombreuses querelles. Quoique ayant juré fidélité à la Constitution, ce dernier jugea prudent de s’éloigner de la commune pendant la Terreur. Pendant cette période, l’église fut réquisitionnée et une partie des objets du culte vendus. Revenu de son exil volontaire, il continua de faire la propagande royaliste, ce qui lui valu d’être déporté à CAYENNE par le Premier Consul en 1798. Il eut la chance d’en revenir deux ans plus tard et reprit son ministère. Son caractère n’en fut pas assagi pour autant, et sous la restauration le maire, le chevalier d’HARDOUINEAU, obtint de l’évêque et du préfet sa mutation à CERCOTTES.

Le 6 Décembre 1814, des femmes et des enfants qui ramassaient du bois mort dans la forêt, furent assaillis par une louve faisant deux morts et des blessés. Monsieur le baron de TALLEYRAND, Préfet, ordonna une battue. L’animal fut tué vers CERCOTTES. Cet événement donna lieu à l’écriture de fables et complaintes sur la bête de CHAINGY .

En 1868, le dernier loup de nos régions fut tué à CHAINGY par le père Blaise BASSET, célèbre braconnier. La dépouille de l’animal est exposée maintenant au musée des sciences naturelles d’ORLEANS.

En 1869, la commune comptait 1702 habitants dont 200 seulement dans le bourg. Le reste de la population se trouvait réparti dans 60 hameaux.

Pendant la guerre de 1870-1871, l’armée ennemie occupa à plusieurs reprises le village, faisant des dégâts dans les bâtiments publics et chez les habitants.

La guerre finie, le conseil de fabrique et le conseil municipal établirent le plan actuel du bourg en détruisant l’église d’architecture romane qui tombait en ruine et en faisant construire la mairie, l’église (consacrée le 30 juin 1897) de style ogival et le presbytère (actuelle Poste) que nous voyons actuellement.

Depuis 1881, après la promulgation de la loi JULES FERRY instituant l’école neutre et gratuite (et n’autorisant l’enseignement religieux que le jeudi) les religieuses continuèrent pendant plusieurs années à gérer l’école des filles. De même, depuis 1860, la commune avait sur son territoire une école protestante située au lieu-dit FOURNEAUX actuellement occupée par l’hôtel des PETITES ARCADES. A proximité de celle-ci subsistent les ruines d’un temple le long du passage de ROLLINVILLE.

Le chemin de fer venait de PARIS depuis 1846, mais ce n’est qu’en 1947, avec la création d’une halte nommée FOURNEAUX PLAGE que la population des environs et de la région parisienne vinrent se baigner dans la LOIRE à la plage de FOURNEAUX. Elle profitait des installations sportives et dansait sur le parquet installé les jours de fête. La LOIRE étant dangereuse, il y avait régulièrement des noyades, la baignade fut interdite. Aujourd’hui, il n’y a plus de plage et le site est maintenant le domaine des oiseaux et des promeneurs épris de nature.

Pendant la guerre de 1939-1945, le poste de transformation électrique subit plusieurs attaques aériennes, dont celle du 3 Octobre 1943 qui fit 3 victimes parmi les employés.


RESSOURCES

Du moyen âge jusqu’en 1885, la culture dominante de la commune était la vigne. Elle couvrait 550 hectares à la révolution.

En 1856, la production était de 8 à 10 000 pièces de vin rouge. Le phylloxera apparu, sur la commune en 1885, mit fin à cette culture malgré l’apport de porte-greffes américains. Il restait moins de 138 ha en 1925. La vigne fut remplacée par la culture de céréales, pommes de terre, arbres fruitiers. L’agriculture représente aujourd'hui 59% de la superficie de la commune. Cependant, s'il était recensé 103 exploitants en 1953 il n'en reste que moins d'une dizaine aujourd'hui.

Une autre activité disparue fut l’exploitation de carrières de pierres à bâtir, les plus grandes étant situées à la CROIX NOBLE, aux PIERRES LAYES et au CLOS RENARD.

La première industrie installée à CHAINGY fut le poste de transformation électrique du Paris-Orléans en 1924. Ce poste repris ensuite par EDF a été agrandi en 1978. Il alimente en particulier le sud de la région parisienne. CHAINGY a failli voir s’installer une centrale thermique de production électrique, mais l’ère nucléaire a vu ce projet disparaître au profit de la centrale de SAINT LAURENT DES EAUX située plus en aval.

La création d’une zone industrielle sur le lieu dit les PIERRELETS dans les années 70, ajoute aujourd’hui une aire industrielle et des services complémentaires au maintien volontaire de l’agriculture traditionnelle.
 

 Jean Pierre DURAND
 

 Remerciements : Ce résumé de l'histoire locale a été possible grâce à tous ceux qui s'y intéressent et en étudient chaque bribe. Je tiens à remercier en particulier l'association "Chaingy Hier Aujourd'hui et Demain", Monsieur Médevielle du Bureau d'Études et de Recherches Archéologiques, ainsi que mes collègues qui ont relu et critiqué ce document.





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